Ousmane Sonko, l’opposant en grève de la faim, plongé dans le coma

Ousmane Sonko, l’ancien président du parti PASTEF et candidat à l’élection présidentielle de 2024, est dans le coma depuis hier soir, selon son avocat Me Clédor Ly. Il avait entamé une grève de la faim le 1er octobre pour protester contre sa radiation des listes électorales par le Conseil constitutionnel.


Sonko, qui avait été acquitté des accusations de viol et de menaces de mort en juin dernier, avait été condamné à deux ans de prison ferme pour “corruption de la jeunesse”, ce qui le rendait inéligible à la prochaine présidentielle. Il avait dénoncé un “acharnement politique” du régime du président Macky Sall, qui n’a pas encore annoncé s’il briguerait un troisième mandat controversé.
Depuis le début de sa grève de la faim, Sonko avait refusé toute visite médicale et toute alimentation. Il avait été transféré à l’hôpital Principal de Dakar le 15 octobre, après une dégradation de son état de santé. Selon son avocat, il souffre d’une insuffisance rénale aiguë et d’une anémie sévère. Il a été placé sous assistance respiratoire et son pronostic vital est engagé.


La situation d’Ousmane Sonko a suscité une vive émotion au Sénégal et à l’étranger. Plusieurs personnalités politiques, dont l’ancien maire de Dakar Khalifa Sall, le fils de l’ex-président Abdoulaye Wade Karim Wade, ou encore le leader français de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon, ont exprimé leur solidarité avec l’opposant et appelé à son rétablissement.
Des manifestations de soutien ont également eu lieu dans plusieurs villes du pays, malgré l’interdiction des rassemblements par les autorités. Des affrontements ont éclaté entre les forces de l’ordre et les partisans de Sonko, faisant plusieurs blessés. Le ministre de l’Intérieur Antoine Félix Diome a mis en garde contre toute tentative de “déstabilisation” du pays et annoncé des mesures “fermes” pour maintenir l’ordre public.


Le cas d’Ousmane Sonko relance le débat sur la transparence et l’équité du processus électoral au Sénégal, à moins d’un an du scrutin présidentiel. Le Conseil constitutionnel, qui valide les candidatures et proclame les résultats, est accusé par l’opposition d’être inféodé au pouvoir exécutif. Le code électoral, récemment modifié par le Parlement, est également contesté par certains acteurs politiques et de la société civile.

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