Aminata TOURE ou l’Incarnation du leadership, rétroviseur sur un parcours élogieux
Aminata TOURE pour les uns, Mimi TOURE pour les autres. L’un dans l’autre; cette figure n’est plus à présenter dans le giron politique sénégalais. La politicienne de 60 ans a été militante des droits de l’Homme, fonctionnaire à l’ONU, ministre, Premier ministre du Sénégal, présidente du Conseil Economique Social et Environnemental (CESE) ou encore député. Une riche carrière pour une femme d’Etat avertie. Aminata TOURE a eu le privilège d’être la deuxième femme nommée à la primature. Femme de conviction et de principe, l’actuelle présidente du Mouvement pour l’Intégrité le Mérite et l’Indépendance (MIMI 2024) a bel et bien ce mérite de lorgner le fauteuil présidentiel.
La tête sur ses épaules, Aminata TOURE démarra sa carrière professionnelle en 1988. C’est au sein de la compagnie des transports publics de Dakar SOTRAC qu’elle faisait ses premiers pas. Au sein de la SOTRAC, elle dirigea le département Marketing et Communication en 1988 avant de montrer un peu plus tard son engagement militant. Ainsi en 1993, Mimi TOURE devint la Directrice de campagne du candidat à la présidentielle Landing SAVANE. Au sortir des élections de 1993, Aminata TOURE et son candidat arrivaient troisième avec 2,91% des suffrages derrière Me Abdoulaye WADE (32,03%) et Abdou DIOUF (58,40%).
Toujours aussi dévouée; elle s’engagea ensuite auprès de l’association sénégalaise pour le bien être familial. La digne femme dakaroise très soucieuse de l’amélioration de la santé de la mère et de l’enfant, n’a hésité une seule seconde à mettre l’engagement qu’il faut au moment où il faut.
Mimi, l’incarnation du leadership
Mme Aminata TOURE a toujours voulu jouer les premiers rôles. Combative, la tête sur les épaules, elle fut une dame qui n’a pas sa langue dans sa poche. C’est une forte tête avec des convictions chevillées au corps. Aminata TOURE n’est pas du genre à se soumettre parce qu’elle est trop autonome. Cette audace et ce refus de se soumettre; Mimi les a forgé au cours de son enfance, mais elle s’est défendu d’être un “garçon manqué” que lui collaient ses détracteurs. “Si j’étais un homme, je pense que ce débat ne se poserait pas. Il y’a des rôles qu’on a assigné aux femmes, d’autres aux hommes. Or ça n’a pas toujours été comme ça” se justifiait-elle.
A partir de 1995, la dame de fer travailla pour le Fonds des Nations Unies pour la Population (FNUAP). D’abord, comme conseillère technique principale au ministère de la famille et de l’action sociale du Burkina Fasso. Ensuite, la digne femme enchaina en qualité de conseillère régionale du FNUAP pour les pays africains francophones et coordinatrice du programme “genre et VIH” en Afrique de l’ouest pour le bureau régional du Fonds des Nations Unies pour la Femme. Mimi TOURE a su gardé un professionnalisme irréprochable aux Nations Unies. Durant son magistère, elle encouragea la planification familiale et la santé de la reproduction. Grâce à son dévouement, sa discipline, sa rigueur, son sérieux, Aminata TOURE s’est vu confié la direction du département droit humain du FNUAP en 2003 à New York. Installé loin de son pays, la dame de fer n’est jamais resté déconnecté de sa patrie.
A l’approche de la campagne électorale de 2012, Mimi arracha une disponibilité et devint Directrice de cabinet du candidat Macky SALL. Se servant de son expérience, elle sillonna le pays avec son candidat pour gagner la confiance des sénégalais. Et après la victoire à la présidentielle, Mimi quitta les Nations Unies pour travailler avec Macky SALL, devenu alors président de la république. Ainsi le président Macky SALL nomma Aminata TOURE ministre de la justice, garde des sceaux. Un portefeuille que la lionne, fille d’un médecin et d’une sage femme mettra a profit pour réformer le système judiciaire en rapprochant les tribunaux des citoyens, mais aussi en élargissant la représentativité du conseil constitutionnel. Durant ses premiers mois d’exercice, Aminata TOURE contre vents et marées, s’attaqua à la corruption. Elle en fait son cheval de bataille. Mimi organisa des audits de la politique de l’équipe sortante et des anciens responsables du régime de WADE, dont le fils de l’ex président Karim WADE. Sa fidélité avec le président Macky SALL lui a valu une nomination au poste de Premier ministre le 1er septembre 2013. Aminata TOURE continua donc de gérer les portefeuilles importants. Droits dans ses bottes, elle occupa la primature jusqu’au élections municipales. Et justement après celles ci; Mimi sera remercié après sa défaite contre Khalifa SALL dans la circonscription de Dakar.
Encore avec de la compétence; Aminata TOURE fut nommé par Macky SALL au poste d’envoyée spéciale du président de la république, pour toutes sortes de missions, qu’elles soient nationales ou internationales. C’est une femme qui adore les défis et c’est ce qui compte dans sa carrière. Mais les mauvaises langues soupirent que Mimi a toujours été “obnubilée” par le Conseil Economique Social et Environnemental (CESE). Chemin faisant, et après ses performances dans la quête des parrains et dans le directoire de campagne de la présidentielle de 2019, le président de la république lui confia le CESE. Conseil qu’elle dirigea jusqu’en 2020.
En 2022, lors des élections législatives de juillet, Aminata TOURE est tête de liste de la coalition Benno Bok Yakaar. Une coalition qu’elle mène à la majorité relative avec 82 voix sur 165. Et bien la dame se positionna ensuite pour la présidence de l’assemblée nationale mais le président Macky SALL avait déjà fait son choix en la personne d’Amadou Mame DIOP. La tête haute, Mimi quitta l’assemblée avant même le vote et dénonça le choix du président de la coalition au pouvoir. Le divorce est alors consommé. Elle devint par la suite député non inscrite avant d’être déchue de son mandat par le bureau de l’assemblée nationale à la demande exclusive de l’Alliance Pour la République (APR). Une histoire à dormir débout.
Aujourd’hui Aminata TOURE s’est déclarée candidate à la présidentielle de 2024. Elle est la présidente du Mouvement pour l’Intégrité le Mérite et l’Indépendance (MIMI 2024). Une opposante à une 3e candidature du président Macky SALL. Un vent nouveau, un atout de plus et une possible alternance de l’opposition politique sénégalaise.
