KARIM WADE, un jour nouveau s’annonce

Le sens de la mesure n’est pas une aptitude innée, elle s’acquiert par l’éducation, l’enseignement, les riches expériences de la vie, dans la profondeur des relations humaines. La politique, plus que tout autre domaine de la vie sociale et économique requiert un sens profond de la mesure et l’exercice du pouvoir se doit d’être de même mesuré.

Au Sénégal, c’est à ce jour plus que regrettable, la politique a sombré dans le laudatif. La politique a perdu toute sa noblesse et les politiciens sont devenus des professionnels du métier, désavoués, détestés, honnis, dépréciés dans leur plus proche communauté.

La fonction administrative acquise par l’activité politique est à dissocier de la fonction politique dont elle est le résultat. Au sommet se situe l’exercice de la fonction administrative et encore mieux institutionnelle qu’est celui de Président de la République. Cette fonction, qui suscite présentement toutes les convoitises, est l’incarnation d’une souveraineté totale,  d’une indépendance vis à d’autres peuples et nationaux, que toute une nation a délégués à un citoyen ordinaire comme tout autre sénégalais de naissance et de nationalité, 

Fils de Maître Abdoulaye Wade, Karim est né et a grandi dans un environnement politique certain et sous l’ombrage d’un père reconnu sur le continent africain et dans le monde pour son courage, sa témérité et ses ancrages forts lorsqu’il s’agit de défendre la cause nationale, africaine, humaine au sens large, car étant un éminent Homme d’Etat. Héritier viscéral du legs de son illustre père, entourés de ses grands oncles en politiques, compagnons historiques d’Abdoulaye Wade, avec lui dans toutes les luttes politiques pour assoir la démocratie à la sénégalaise, Karim Wade est apparu sur l’échiquier politique et économique, pour certains, tel un poil tombé dans la soupe. Mais, sa venue était une suite logique se justifiant par la situation dans laquelle se trouver l’Etat Sénégalais et la configuration des différents gouvernements que son père, le Président Abdoulaye a eu à constituer. Karim, « super ministre » tel Superman, héros de son chef, le Président Abdoulaye Wade et héraut au service des intérêts de la nation, le choix porté sur sa modeste personne par son père trouve son sens dans la bonne compréhension de cette citation, d’Abraham Lincoln, que Wade pére n’a fait qu’appliquer : « J’ai une grande confiance dans le peuple. Si on lui dit la vérité, on peut compter sur lui pour faire face à n’ importe quelle crise nationale. L’important est de lui présenter la réalité des faits. ».

Karim, ministre d’Etat a eu la charge de ces secteurs cumulativement entre autres,  de la Coopération internationale, de l’Aménagement du territoire, des Infrastructures, des Transports aériens et de l’Energie. Karim, de son accession dans le cercle des ministres de la République du Sénégal a été presque pris pour un Messie.  Co-secrétaire permanent à l’énergie, en collaboration avec  le Ministre Abdoulaye Diop, ministre des finances, dans une nouvelle structure mise sur pied et dénommée Conseil national de l’énergie, le « Plan Takkal », la nouvelle politique énergétique prônant le « Mix-énergétique » viennent de son sens affiné des priorités. Mais au-delà de ce que l’on peut reconnaître de Karim Wade en génie, toute son action a été basée sur la vérité, car,  « ….. le peuple. Si on lui dit la vérité,….. », on peut « faire face à n’ importe quelle crise nationale. ». Sur ce point, merci Karim Wade d’avoir dit au moment qu’il fallait la vérité au pauvre sénégalais sur la situation réelle du secteur de l’énergie, du gaz et des hydrocarbures suscitant encore à l’aube des élections présidentielles du 24 février 2019 bien des supputations.

« Toute chose retourne à sa source. », dit –on, en Wolof «  Yeene neeg la, borom moy siy fanan ».

Le sage de Bandiagara, Tierno BoKar Tall, s’invite ainsi bien à propos : «  Les hommes sont les uns par rapport aux autres, comparables à des murs situés face à face. Chaque mur est percé d’une multitude de petits trous où nichent des oiseaux blancs et des oiseaux noirs. Les oiseaux noirs, ce sont les mauvaises pensées et les mauvaises paroles. Les oiseaux blancs, ce sont les bonnes pensées et les bonnes paroles.Les oiseaux blancs, en raison de leur forme, ne peuvent entrer que dans des trous d’oiseaux blancs, et il en va de même pour les oiseaux noirs qui ne peuvent nicher que dans des trous d’oiseaux noirs….. L’auteur d’une mauvaise pensée, d’un mauvais souhait ou d’une malédiction est donc atteint à la fois pas l’oiseau noir de son ennemi et par son propre oiseau noir lorsque celui-ci revient vers lui. ».

Vu sous cet angle, « l’effet Boomerang » résume cet enseignement qui nous fait revenir à l’entame de notre propos, sur la notion de « mesure ».

Dans son ouvrage célèbre et riche d’enseignements, Le Cid, Pierre Corneille écrivit : « Le trop de confiance attire le danger ».

Quel que soit le tableau que l’on puisse peindre de lui, il est et sera toujours, pour le nommer, Karim Wade, un sénégalais, comme nous tous.

Lors de son discours à la nation, en 2004, son père nous rappelais, en ces termes,  certains fondements de notre bien et bon vivre en communauté, au Sénégal : « Si, en moins d’un demi-siècle d’existence de notre Etat, les Sénégalais ont su faire bloc, corps et âme, pour créer et consolider l’Etat-Nation, c’est que chaque Sénégalaise et chaque Sénégalais exaltent quotidiennement les vertus cardinales de patriotisme, d’amour du prochain, d’ouverture et de tolérance ».

L’Etat va de paire avec la politique. La politique s’accompagne d’une vision dans le temps et dans l’espace. L’éphéméride de notre passage sur terre fait que nous ressemblons qu’a des coureurs de relais et nous transmettons un témoin, d’une main à l’autre, et ce témoin est notre âme même.

Si Wade père  a hissé Wade fils, c’est parce que le besoin était là de lui faire confiance et cette confiance placée ne saurait lui valoir le discrédit.

Le Sénégal, dans ces prochains jours, renouvelleras sa confiance à un Président, pour présider à sa continuité. Celui – là qui sera élu ou réélu, aura gagné la confiance de tous ou sera déchue et alors un autre recevra le témoin de sa main. Karim Wade aura vécu, à côté de ses frères sénégalais, de père et de mère, ministre, premiers ministres, Présidents, mais il est et sera pour la vie un sénégalais.

Un proverbe arabe nous enseigne : «  à tout savant une faute, à tout cheval un chute ».

Un nouveau jour s’annonce, digne fils de son père, Karim Wade, comme le phénix reviendra au Sénégal, sa patrie. A l’aube du phénomène « Gueum sa bop », malheur au sénégalais qui cessera de croire en lui, car il aura signé sa perte pour la vie, ici et dans l’au-delà. Hier, aujourd’hui et demain ne font qu’un espace temps, notre courte vie.

Karim, disait un africain célèbre, Sangaré Oumar: « Si longue et si noire que soit la nuit, il vient toujours une heure où enfin le jour se lève ».

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