Un tour d’actualité en Afrique : l’opposition Malien réclame des élections presidentielles-des milliers de Soudanais dans les rues de Khartoum

À trois jours du sommet de la Cedeao sur le Mali, les autorités tentent de convaincre que la transition doit durer cinq ans de plus. Mais ni dans la sous-région ni au sein des partis politiques, on ne se dit prêt à accepter ce calendrier.

« Cinq ans, c’est un mandat. Ce n’est plus une transition ! », lance, amer, un Malien au micro de la radio Studio Tamani.Le 1er janvier, le gouvernement a fait savoir sa volonté de prolonger la transition de cinq années, comme cela avait été suggéré aux Assises nationales de la refondation quelques jours plus tôt. Depuis, à Bamako, les mines sont devenues graves. « Je vais soutenir [les colonels putschistes] jusqu’à ma mort, mais cinq ans c’est trop ! », reconnaît un autre passant interrogé par Studio Tamani.

Pour justifier cette durée, Assimi Goïta a présenté une feuille de route très ambitieuse à Nana Akufo-Addo, le président en exercice de la Cedeao. Il s’est engagé à régler les problèmes d’insécurité au Mali, à organiser un référendum constitutionnel en janvier 2024, des élections législatives et sénatoriales couplées en novembre 2025 et, enfin, un scrutin présidentiel au plus tard en 2026.

Au Soudan

Ce jeudi 6 janvier 2022 est une nouvelle journée de mobilisation au Soudan et plus particulièrement à Khartoum la capitale. Toutes les communications sont coupées depuis le milieu de la matinée. Il s’agit du deuxième rassemblement depuis la démission du Premier ministre Abdallah Hamdok dimanche dernier.

En début d’après-midi, ce jeudi, les manifestants étaient déjà des milliers dans les rues de Khartoum en colère et déterminés. Et malgré une forte présence des forces de sécurité, ils se dirigent vers le palais présidentiel pour dire non à la junte militaire.

Centre bouclé

Le centre de Khartoum est entièrement bouclé. Les magasins sont fermés, expliquait dans la matinée un manifestant. « Ils ont à nouveau coupé les ponts allant au centre ville. Ils ont essayé les barbelés, les checkpoints, ça n’a pas marché. Alors maintenant, ils ont installé des containers métalliques à l’entrée des ponts. Et pas juste un, ils en ont mis deux, l’un sur l’autre, ce qui fait un mur de plus de dix mètres de haut pour physiquement empêcher les gens de passer. Mais on y arrive. Je ne peux pas vous dire comment, mais on traverse. À chaque fois qu’ils inventent quelque chose, on trouve une faille. »

Durcissement

Impossible pour l’instant de dire combien il y a de manifestants. En tout cas le mouvement se durcit. Les manifestants refusent toutes discussions et cohabitation avec les militaires. Ils exigent tous simplement leur départ. Selon l’AFP, les forces de sécurité soudanaises ont tiré des gaz lacrymogènes contre les manifestants.

Le chef de l’armée, le général Abdel Fattah al-Burhan a rejeté, ce mercredi, l’appel de la communauté internationale qui demande qu’un nouveau Premier ministre soit nommé en concertation avec la société civile.

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